Il y a dix ans, les friperies en ligne semblaient être la réponse que tous les acteurs de la mode écoresponsable attendaient. Après avoir été prises d’assaut par une abondance de produits tout droit venus de la Fast Fashion, sont-elles aujourd’hui encore bénéfiques pour l’environnement? Pour répondre à cela, prenons l’exemple de Vinted!
Pour rappel, Vinted est une friperie en ligne, qui met en relation des particuliers. Cette plateforme lituanienne née en 2008 et arrivée en France en 2013 sert donc à vendre ou acheter des vêtements seconde main.
Le concept me plaisait au départ : Permettre de réduire notre impact environnemental en limitant le gaspillage vestimentaire et les transports notamment avec la possibilité de choisir d’acheter des vêtements à proximité et de les récupérer à pied ! En outre, elle permet normalement de limiter les coûts d’habillement pour des personnes à revenus limités.
Moins ou plus de consumérisme ?
Puis est arrivée ma déception… L’engagement social et solidaire s’est écrasé à mesure que le nombre d’utilisateurs augmentait, au point qu’aujourd’hui, il soit quasiment inexistant. Au lieu de soutenir la mobilisation contre le Fast fashion, Vinted en fait la promotion. La plateforme donne effectivement un pouvoir d’achat aux utilisateurs directement réinvesti dans les nouvelles collections des grandes enseignes les plus polluantes. Bien loin de l’idéal de la pièce parfaite trouvée dans une friperie traditionnelle, c’est finalement une promotion du consumérisme qui est faite par la plateforme. Sur Vinted, on achète compulsivement en se disant que de toute façon, on pourra le revendre !
On pouvait penser que ces dérives étaient du fait des utilisateurs, et non de la plateforme. Ceci du moins jusqu’à ce que Vinted décide de son plein gré de supprimer la fonctionnalité qui permettait de ne sélectionner que des vêtements se trouvant autour de chez soi. On ajoute ainsi, en plus d’un bilan déjà peu glorieux, des coûts environnementaux de transports catastrophiques.
Finalement, je me console du fait que la conscience écologique se développe, bien que ses effets soient encore occultés par le consumérisme.
Ségolène
Responsable communication digitale