Surconsommation, perte du plaisir d’achat, exploitation humaine : « la mode n’est clairement plus à la mode », cite le magazine «Inrockuptibles ».
Depuis la création de la première Fashion Week dans les années 40, la mode ne cesse de se réinventer, d’être créée et même sur-créée par les grands groupes du prêt-à-porter. Un terme a même été édifié à cette effigie : la « Fast Fashion ». Ce terme anglais est apparu dans les années 90 à la suite de la production massive de vêtements. Il désigne un « phénomène de renouvellement très rapide des collections qui entraîne une réduction intensive et massive de vêtements » comme le souligne le site officiel de l’École Internationale de Mode.
Mais pourquoi cette pratique fait elle autant l’objet de controverse ?
La fast fashion, c’est quoi ?
La « Fast Fashion » passe par une réelle manipulation des consommateurs allant des stimulations omniprésentes par le biais de publicités, de spams, jusqu’aux campagnes mensongères par le biais du « greenwashing ». L’idée de la « Fast Fashion » est de produire rapidement et à bas prix des micro-tendances qui résultent souvent de grands défilés, afin de rendre ces modes accessibles à tous.
Aujourd’hui, le principal objectif des grandes marques est d’habiller les consommateurs avec l’idée d’être à la pointe de la mode. Ces derniers sont friands des dernières tendances et n’hésitent pas à dépenser pour obtenir la pièce phare du moment.
Les origines cachées du phénomène
Aujourd’hui, la mondialisation est le reflet d’une économie productive, fructueuse, dont les entreprises auraient du mal à se passer. Effet, en quelques décennies, elle s’est rendue indispensable et est devenu le symbole d’un cycle vertueux qui ouvre à l’infini le champ des possibles. La « Fast Fashion » est l’incarnation même de cette mondialisation qui fait fureur. À titre d’exemple, en 2018, 130 milliards de vêtements étaient produits chaque année dans le monde. À l’échelle individuel, ce chiffre est d’autant plus conséquent puisque chaque année, une femme achète en moyenne 30 kilogrammes de vêtements; c’est 4 fois plus qu’en 1980 !
Quel est donc le secret de ces grands groupes internationaux adeptes de la Fast Fashion ?
Les coulisses du phénomène
Pour créer cette telle quantité de vêtements, les géants du textile ont dû s’adapter, et surtout adopter une stratégie basée sur un renouvellement rapide des stocks et une structure logistique très performante.
D’ailleurs, on retrouve souvent le même schéma chez ces grands groupes industriels. Le modèle est dessiné, confectionné, acheminé puis mis en vente 15 jours après sa confection. Pour arriver à un tel niveau de performance, les géants de la mode ont dû faire preuve d’innovation et de flexibilité.
Prenons l’exemple de l’étape « design du textile ». Pour économiser un maximum de temps, les marques ont pour réputation de s’inspirer fortement des défilés de grands créateurs, et vont jusqu’à copier certains modèles. Cette pratique, qui peut être jugée comme intéressante pour les ménages qui ne souhaitent pas investir dans des pièces plus chères ou qui n’ont pas les moyens de le faire, pose problème. En effet, adeptes du « plagiat », ces industriels s’exposent régulièrement à des poursuites judiciaires moyennant des amandes importantes. Cependant, jugé peu coûteuse au vu des fonds que cette pratique rapporte, les marques continuent de l’exercer.
Mais alors, par quels moyens réussissent telles à dégager autant de profit ?
Une course à la rentabilité
Pour continuer d’être de plus en plus rentable, les marques n’hésitent pas à « économiser » sur certaines étapes essentielles, qui ne devraient pas être négligées.
En effet, pour continuer de diminuer au maximum leurs coûts, ces praticiens de la « Fast Fashion» négligent la composition de leurs textiles voir délocalisent dans des usines peu regardantes sur les conditions de travail de leurs employés et sur la biodiversité. Des fibres de très mauvaises qualités ou des matières synthétiques sont utilisés au détriment de fibres naturelles telles que le coton ou le lin car elles sont rapides à créer et beaucoup moins chères. La quantité de tissus est également réduite. Pour y parvenir, ces adeptes diminuent de manière significative la quantité de tissu utilisé, pour rendre le vêtement plus simple à l’aide de coutures partielles, ce qui le rend plus fragile, mais aussi moins cher.
La seconde industrie la plus polluante
L’industrie du textile est une des industries les plus polluantes à travers le monde. Et malgré des positions qui diffèrent sur le classement exact, tout le monde s’accorde à dire qu’elle pollue énormément. En effet, la « Fast Fashion » émet elle seule 1,2 milliards de tonnes de CO2 par an, quantité qui, à elle seule, est supérieur aux rejets totaux des vols aériens internationaux et du transport maritime !
Et toi, que penses-tu de la « Fast Fashion » ?
Sarah, Team Novacteur
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