L’utilité première du vêtement est de protéger le corps des agressions extérieures. Or, au vu de la quantité d’habits achetés par les hommes, le but n’est plus la protection. Comment s’explique ce nouveau mode de consommation ?
Durant des centaines d’année et principalement pour la classe moyenne et ouvrière, le textile et l’habillement servaient à protéger le corps des agressions extérieures. Ainsi les hommes achetaient seulement de nouveaux vêtements lorsque ceux qu’ils étaient trop usés. Aujourd’hui, les modes de consommations ont largement évolué dans cette industrie : que s’est-il passé pour en être arrivé à cette situation de consommation à outrance ?
Textile et Fast Fashion, comment en est-on arrivé là ?
Le secteur du textile est une illustration emblématique des dérives de la mondialisation.
C’est au XIXe siècle que le monde commence à s’internationaliser de manière plus importante. Le triangle d’or a notamment permis aux européens d’importer de grandes quantités de coton américain, produit par des esclaves africains. Ceci a mené les européens à s’enrichir et à augmenter leur pouvoir d’achat.
Lors de la première révolution industrielle, marquant le début de la belle époque, les pesticides sont créés et stimulent la production de végétaux utilisés pour l’industrie agro-alimentaire. C’est également le cas dans le secteur du textile avec la production de coton non-biologique qui nécessite beaucoup de pesticides pour en produire à grande échelle.
Les années folles et les 30 glorieuses, suivant la belle époque, sont aussi des périodes de grande prospérité. Ceci provoque à nouveau une forte hausse du pouvoir d’achat de la classe moyenne et donc, de la consommation. Les hommes sont donc amenés à consommer plus de textiles.
Le secteur se retrouve alors dans une spirale infernale : les outils industriels et pesticides deviennent plus performants, ce qui engendre une production plus conséquente et plus de ventes du fait de l’augmentation du pouvoir d’achat des classes moyennes.
Bien sûr la consommation de masse a été aussi influencée par des tendances propagées par la publicité et le marketing.
Une situation actuelle inquiétante
Aujourd’hui nous arrivons à une situation inédite avec des conditions de travail terribles pour les ouvriers et une pollution désastreuse pour la planète.
On se souvient tous du drame qu’était l’effondrement du Rana Plaza au Bengladesh en 2013 qui a fait plus de 1.100 morts. Ce scandale a mis en avant les problématiques auxquelles font face les ouvriers des pays ateliers et producteurs dans le secteur du textile. Leurs conditions de travail sont plus que désastreuses avec un nombre des heures de travail interminables, des locaux mal entretenus, l’exposition à des produits nocifs et ce, en contrepartie d’un très faible salaire.
En parallèle de ces conditions de travail désastreuses, le secteur du textile pollue terriblement. Il y a plusieurs causes à cela et celles-ci suivent tout le circuit de production.
Premièrement, lors de la production de matière première les agriculteurs utilisent des pesticides pour protéger les plants et des engrais pour produire en plus grande quantité, or l’ensemble pollue. D’une part les sols en les rendant stériles car les pesticides les démunissent de tous leurs nutriments. D’autre part, les eaux des sous-sols qui subissent la pollution. C’est le cas par exemple lors de la production de coton, qui lui nécessite en plus une grande quantité d’eau.
Deuxièmement, lors du traitement des matière premières pour en faire du tissu et le teindre, beaucoup d’autres produits chimiques sont utilisés et, généralement, pas recyclés. Ces produits finissent souvent leur parcours dans des fleuves non loin de l’usine de production. Le bambou, qui est utilisé pour la viscose, nécessite un grand nombre de ces produits très toxiques lors de sa transformation en textile.
Finalement, une fois conçus, il faut encore acheminer les habits jusqu’aux points de vente. Ainsi on compte un grand nombre de trajets très longs pour l’ensemble de la production d’un vêtement. Le jean classique est un parfait exemple, du début de sa conception à sa vente, le jean a parcouru l’équivalent de 3 fois le tour de la terre.
N’étant pas exhaustive, car beaucoup de variations rentrent en compte lors de ce processus, il est tout de même possible de se rendre compte des conséquences de la dérive du monde du textile. Nous sommes aujourd’hui bien loin de tisserands, petites couturières et des petites boutiques.
Une nouvelle dérive est-elle aujourd’hui possible ? Vers une slow Fashion cette fois-ci ?
Au vu de la situation, il est aujourd’hui temps de trouver un équilibre entre ces deux modes de production de textile. Cependant, on assiste depuis très récemment à un début de changement qui s’annonce prometteur avec la création de plus en plus de labels écoresponsables et l’intérêt accrût du consommateur concernant la provenance, les matières utilisées, les modes de production des vêtements qu’ils achètent. S’annonce alors peut être une nouvelle dérive, plus positive cette fois-ci.
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Maud-Elodie Roth,
Responsable communication Novacteur
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