Fibres et compositions

La vérité sur la culture du Coton

La vérité sur la culture du Coton

Le coton est la fibre textile la plus utilisée dans le monde.

Le coton est la fibre végétale qui entoure les graines du cotonnier. Il est utilisé depuis des milliers d’années, en effet les Egyptiens l’utilisaient déjà plus de 12sièclesavant JC. On retrouve les premières évocations de culture de coton en Inde au 5èmesiècle avant JC. Au 1ersiècle après JC, le commerce d’étoffe indienne à base de coton commence à se répandre en Europe. La culture du coton s’étend en Asie mais aussi en Afrique.

Au 18èmesiècle, l’Europe raffole de cette matière et les productions indiennes de coton s’intensifient. Les plantations de coton s’étendent pour répondre à la demande européenne. A la fin du 18èmesiècle des machines perfectionnées pour filer et tisser le coton apparaissent. La production de vêtements en coton s’accélère considérablement, le prix des vêtements diminue mais le coût du coton, lui, augmente. Pour répondre à la demande, on commence à produire aux Etats Unis.

Plus le cours du coton augmente, plus la production s’intensifie dans de multiples Etats: Géorgie, Caroline, Louisiane, Mississipi… L’esclavage se développe en même temps que la culture du coton progresse. Dans les années 1830 les exportations américaines triplent pour subvenir à la demande des usines anglaises. En 1837 le cours du coton s’effondre et les planteurs font faillite. De nombreuses exploitations s’étaient entièrement consacrées à la culture du coton, au détriment de la culture vivrière. Suite à cette crise, les exploitants recommencent à diversifier leur production.

Le Texas et le Kansas se mettent à produire du coton sur la deuxième moitié du 19èmesiècle. L’Amérique se divise en deux parties: les exploitants du Nord, très conservateurs et protectionnistes qui souhaitent instaurer des barrières douanières pour se protéger des anglais et les plantations du Sud qui prônent le libre-échange.

La consommation de coton s’accélère encore, les Britanniques commencent à acheter du coton au Brésil, les Français se tournent vers l’Egypte. Entre 1820 et 1860, les Anglais multiplient par huit leurs importations de coton indien. 

Au 20 siècle, c’est au tour de l’Afrique de se mettre à produire du coton pour les besoins des Européens. La culture de cette fibre a donc connu une augmentation continue depuis le 18èmesiècle. Aujourd’hui la culture du coton représente plus de 40% de la production textile mondiale.

Si on s’intéresse de plus près à la manière dont le coton est cultivé on s’aperçoit qu’il s’agit de l’une des cultures les plus polluantes au monde. Selon l’OMS la culture de coton occupe 2,5% des surfaces cultivées mais consomme 25% des insecticides et 10% des herbicides. En effet les cultures de coton sont fragiles et doivent être protégées des ravageurs et insectes susceptibles de les abîmer. Les pesticides utilisés dans la fabrication du coton sont classés parmi les substances les plus dangereuses. Selon l’OMS à nouveau, 1million de personnes sont intoxiquées par ces pesticides chaque année et 22000 en décèdent. La culture intensive du coton nécessite énormément d’eau et les pesticides s’y infiltrent. Green Peace a publié un rapport Dirty Laundry en2011 pour montrer comment les rejets de l’industrie textile empoisonnent l’eau des fleuves chinois notamment. Le Water Footprint Network estime que pour produire un kilo de coton il faut 10000 litres d’eau. La production d’un tee-shirt nécessite donc en moyenne 2500 litres d’eau. Selon l’origine de production du coton il y a besoin de plus ou moins d’eau:22500 litres pour un coton d’Inde contre 6000 litres pour un coton de Chine

Récolteur de coton

La culture du coton modifie en profondeur l’écosystème. Elle pollue les nappes phréatiques, elle détruit les ressources en eau des lieux où elle est implantée, elle accentue le déclin de la fertilité des sols…Enfin le coton a une empreinte carbone élevé du fait de son transport des pays de production aux pays de confection puis aux pays de consommation. Les vêtements réalisés à base de coton ont donc souvent réalisés le tour du monde avant d’arriver dans les mains de l’utilisateur final

Face à une demande croissante en coton, à l’accroissement de la production et connaissant les conséquences de ce type de culture il est aujourd’hui nécessaire de trouver des alternatives moins polluantes. La fabrication de coton bio représente une solution très intéressante. 

L’agriculture biologique de coton respecte l’environnement et l’homme étant donné qu’aucun engrais chimiques, ni pesticides ne sont utilisés. Le coton d’origine biologique est aujourd’hui cultivé dans 22pays dont principalement l’Inde, la Chine et la Turquie. 

Le coton d’origine biologique présente de multiples avantages: la consommation d’eau serait plus faible, les cultivateurs seraient moins voire pas du tout exposés à des produits toxiques, les effets allergènes dû aux pesticides et aux colorants utilisés disparaitraient. Les rendements de la culture du coton biologique sont excellents et la qualité du coton est égale voir supérieur à celle du coton cultivé de manière conventionnelle.

Néanmoins les colorants d’origine biologique existent en moins de couleurs que les colorants chimiques. Cela limite donc le nombre de nuances pour les textiles conçus en coton d’origine biologique

vêtements en coton

La culture de coton d’origine biologique coûte plus cher et les marques ne sont, pour la majorité, pas encore prêtes à payer des prix plus élevés au producteur. De nombreuses marques se sont engagées dans les années 2000 à utiliser un certain pourcentage de coton bio dans leur production réalisant ainsi des mélanges de coton au sein d’un même vêtement. Le but de cette opération était de créer un cercle vertueux qui mènerait à une augmentation de la demande. Cela a eu l’effet escompté puisqu’on trouve aujourd’hui des grandes marques qui fabriquent une partie ou toute leur collection avec du coton 100%biologique.Il est difficile de mesurer aujourd’hui la part que représente le coton bio dans la totalité de la production de coton mais les indicateurs laissent espérer qu’elle sera croissante dans les années à venir

Marie JANOVIEZ

Léa BARBAROUX

Coline RICHARD

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *